PESTE PORCINE AFRICAINE EN SARDAIGNE : APPEL A UNE VIGILANCE ACCRUE DES CHASSEURS DE CORSE
Vendredi 29 septembre 2023 les Directions Départementales de l’Emploi du Travail des Solidarités et de la Protection des Populations (DDETSPP) ont informé les Fédérations des Chasseurs de Corse de la présence d’un premier cas en Sardaigne de peste porcine africaine (PPA) Génotype II. Ce cas, s’il n’est pas par lui-même obligatoirement en mesure d’avoir de graves conséquences pour toute l’île, reste néanmoins très inquiétant pour les sardes mais encore plus pour les corses, à commencer par les éleveurs et les chasseurs, qui n’ont plus connu depuis longtemps aucun cas de peste porcine sur leur territoire. Il nous montre en effet combien cette maladie parvient à se déplacer facilement même dans un pays où, le génotype II étant arrivé il y a moins de 2 ans, l’état aurait mis en place toutes les mesures sanitaires nécessaires pour justement empêcher sa propagation. On ne peut pas bien entendu s’empêcher de penser à la situation chez nous où l’on sait combien les contrôles aux bateaux peuvent être insuffisants en comparaison du trafic maritime existant vers la Corse à partir du continent italien ou français, ou de la Sardaigne. L’état va t’il enfin mettre les moyens dans ses contrôles? Une fois que ce virus sera arrivé en Corse, même à coup de renforts du continent, ses agents ne seront plus jamais en mesure de le juguler. Le contexte de la Corse n’est pas du tout celui de la frontière franco-belge!
Ce Génotype II est la même souche circulant en Italie continentale et plus largement dans l’UE depuis 2014. L’émergence en Sardaigne à Dorgali ne pourrait s’expliquer que par le transport de denrées d’origine animale ou de sous-produits animaux contaminés soit par voie maritime ou par voie aérienne.
« Compte tenu de la situation en Sardaigne mais aussi en Ligurie le risque d’introduction de la PPA en Corse est donc élevé . Si la PPA entrait sur le territoire corse, les conséquences sur la filière porcine corse et sur la préservation de la race nustrale seraient majeures» dit aujourd’hui la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL). Nous ajoutons que côté nord des cas italiens seraient détectés à présent plus qu’à une cinquantaine de kilomètres des Alpes-Maritimes (infos de la FDC06), donc l’arrivée en Corse demain pourrait très bien passer aussi par un port de la Côte d’Azur.
Cette maladie mortelle pour les porcs et les sangliers mais non transmissible ni à l’homme ni aux autres espèces animales, est un sujet de préoccupation pour les Fédérations des Chasseurs de Corse (FRCC, FDC2A et FDC2B) depuis longtemps. On sait que ses grandes distances de progression en Europe sont plus dues aux activités humaines qu’à tout autre facteur.
Les capacités de propagation observée sur tout le continent européen du Génotype II peuvent laisser craindre un danger nouveau pour la Sardaigne dans son ensemble et bien-sûr pour la Corse qui est non seulement reliée à elle par au moins trois bateaux quotidiens mais aussi au continent, italien ou français, par un flux important de passagers, de marchandises et de véhicules.
Les éleveurs de porcs en Sardaigne subissent depuis longtemps des mesures drastiques pour leur production (porcs tous enfermés) et ne peuvent sortir hors de l’île des salaisons fabriquées avec du porc élevé en Sardaigne, du moins légalement. Cela n’a visiblement nullement empêcher l’île à l’inverse d’être touchée de l’extérieur.
Si la Corse demain est touchée, une détection très rapide du foyer pourrait permettre d’empêcher le pire. Donc, comme elles l’ont déjà fait à plusieurs reprises par le passé, les Fédérations des Chasseurs de Corse appellent aujourd’hui les chasseurs à ne pas sombrer dans une psychose mais en revanche à être encore plus qu’hier très vigilants sur les sangliers tués à la chasse ou au comportement jugé anormal.
Chaque chasseur en Corse peut remplir son rôle de sentinelle avec toutes les informations des documents à télécharger ICI . ( 3 pages à imprimer sur 3 feuilles A3 420 mm x 297 mm )
Vu la résistance du virus en extérieur on recommande vivement de ne pas s’approcher des cadavres suspects de peur que les personnes en repartent avec des semelles de chaussures ou des roues de voiture contaminées. Celui qui souhaite s’approcher d’un animal suspect doit en avoir conscience !
Autres documents d’information ou de sensibilisation utiles:
https://www.anses.fr/fr/system/files/ANSES-Ft-PestePorcineAfricaine.pdf